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Dans l'Antiquité, la partie sud de l'Apulie était appelée Calabre (en latin Calabria). La Calabre actuelle était appelée Bruttium. La Calabria avait pour ville principale Brundisium (Brindisi). La tarentelle est une danse très rapide censée posséder une vertu thérapeutique. Les colonies de celle di San Vito et de Faeto, dans la province de Foggia sont de langue arpitane. Les Pouilles constituent en quelques sorte le « talon » de la « botte » italienne.

Cette région est entourée par la Basilicate, la Molise, la Campanie, ainsi que par la mer Adriatique à l'est et la mer Ionienne au sud. Elle couvre une surface de 19.372 km² et comptait 4,02 millions d'habitants en 2001, soit une densité de 208 habitants/km².

Région la plus orientale d'Italie, le cap d'Otrante (Otranto) n'est distant que de 80 kilomètres des côtes de l'Albanie.

Mer, histoire, art, culture, panoramas naturels éblouissants, œnologie et gastronomie au plus haut niveau, productions artisanales typiques font de l'offre touristique des Pouilles une des plus riches d'Italie. 

800 Km de côtes bordées par la Mer ionienne et la Mer Adriatique représentent un véritable paradis pour les amoureux de la mer et des sports nautiques de tout niveaux. 
Mais la région est également riche de culture, d'art, d'oenogastronomie, d'artisanat, de gîtes ruraux, d'itinéraires de la foi, de magnifiques fonds marins. Elle propose pour cette saison de nouveaux produits comme des écoles de cuisine dans les « masser » (fermes fortifiées réaménagées), des excursions en voiliers d'époque, des trekkings sur les côtes du Salento, des tours cyclistes des trulli, du golf, des excursions en VTT dans le Parc National du Gargano... . 

Diversifier l'offre et valoriser les ressources disponibles sont les mots d'ordre qui permettront au secteur du tourisme de remporter le pari sur l'avenir face à une concurrence de plus en plus vive. 

Cette diversification s'amorce avec la reconversion des anciennes masserie, ces résidences rurales historiques qui deviennent un véritable trait d'union entre le patrimoine de l'intérieur des terres et le bord de mer. Les habitants de Bari (chef-lieu des Pouilles) aiment dire : "si la ville de Paris était baignée par la mer, ce serait une petite Bari". Est-ce de la présomption, de l'arrogance ou tout simplement de la fierté ? (et un sens prononcé de l'humour). La fierté de vivre dans une ville riche en art et en histoire, dont la culture a de très vieilles racines, mais qui a un esprit entrepreneurial moderne. Tête de pont traditionnelle vers le monde grec et le Moyen-Orient, Bari a été très prospère durant le Moyen Age. La basilique et l'église de St-Nicolas, de style roman, illustrent majestueusement cette période. On trouve des traces des anciens rapports avec le monde grec dans le musée d'archéologie de la ville. L'enchevêtrement d'histoire et d'art qui caractérise les monuments de Bari se retrouve dans beaucoup de zones de la région où les cathédrales érigées aux cours du Moyen Age sont fréquentes comme à Brindisi, Andria, Barletta, Trani, Ruvo di Puglia, Lucera, Troia, Manfredonia, Otrante et Gallipoli. L'efflorescence de l'architecture baroque à Lecce date d'une autre époque, mais est tout aussi précieuse et extraordinaire. À Tarante, le musée d'archéologie conserve des vestiges d'un passé très ancien. Alberobello, dans la province de Bari, est la capitale des Trulli, constructions de forme ovoïde faites de très grosses pierres enduites de chaux servant d'habitation, qui datent de la préhistoire. Cette région offre des merveilles naturelles incomparables telles  que le promontoire du Gargano, dans la province de Foggia, qui est un ensemble extraordinaire de montagne, bois et mer limpide.

 

 

 

Le tarentisme affecte dans la région du Salento des hommes et plus souvent des femmes qui, piquées par une tarentule, se sentent littéralement possédées par cette araignée. Elles sont prises de convulsions, de fièvre et d’une irrésistible envie de se déchaîner, danser......

Pour guérir ces tarantass des musiciens dits Capi attarantati les font danser sur des airs de pizzica : ils déterminent l’espèce de tarentule qui aurait piqué la femme taratata (ou l’homme) et, en fonction de leur diagnostic, recourent à des rubans dont la couleur est censée agir sur le psychisme de la possédée et jouent une pizzica tarantata (ainsi pour l’air de la tarantola dell’amore, les musiciens utilisent des rubans rouges et interprètent une pizzica en sol).

Il s’agit d’un véritable rituel de possession avec transe thérapeutique, à l’origine très ancienne ; le rite fut “ découvert ” en 1959 par l’ethnologue Ernesto de Martino, et George Lapassade en reprendra l’étude dans son essai sur la transe, publié en 1976.

Cette danse libératoire des tarantate peut s’étaler sur plusieurs jours, voire des semaines, jusqu’au moment où Saint Paul de Galatina, leur protecteur, leur accorde sa grâce : exemple typique de syncrétisme où l’Église catholique a dû intégrer les croyances remontant à la période pré-romaine

Le 29 juin de chaque année, toutes les tarantate se retrouvent traditionnellement à Galatina pour remercier Saint Paul tout en revivant, dans la chapelle de l’église, leur possession.

MELPIGNANO

Située dans la zone méridionale du Salento dans la province de Lecce, Melpignano fait partie des localités qui appartiennent à la Grèce du Salento et qui parlent le dialecte griko de dérivation de la Grande Grèce (X-IV siècle av. J.C.).

La présence de l'homme sur le territoire depuis l'époque Néolithique et depuis l'ère du bronze est témoignée par les menhirs, des constructions mégalithiques. 

Pour ce qui concerne l'origine de Melpignano il existe deux thèses opposées : l'une soutient que la ville aurait été fondée en époque préromaine par des populations grecques desquelles dériverait le dialecte local, l'autre rattache sa fondation à la présence du centurion romain Malpinio qui aurait obtenu ces terres pour la valeur montrée pendant les guerres contre la ligue grecque messapienne commandée par Pyrrhus (280-275 av. J.C.).

Pendant le haut Mayen Age Melpignano fut un important centre byzantin, ce qui est démontré par le fait qu'elle garda la célébration de la liturgie en grec même sous le règne des Normands. (XI siècle).

Le roi Tancrède de Hauteville donna le fief à Giambattista Lettere en 1190.

A la suite de l'arrivée des Angevins dans l'Italie méridionale, le fief passa aux Del Balzo Orsini en 1300, ensuite aux Musco, aux Ramirez de Glanos, aux Castriota, aux Acquaviva d'Aragona et enfin aux de Luca en 1757, qui le gouvernèrent jusqu'à l'abolition des droits féodaux (1806) voulue par Joseph Bonabarte, gouverneur de la République de Naples.

En 1861 Melpignao fut annexée au Règne d'Italie, après le suffrage de l'année précédente.

La visite de Melpignano peut commencer par l'ex Couvent des Augustiniens (1573-1662) et l'adjacente église du Carmen (1656), superbe exemple de baroque des Pouilles. On entre après dans le centre habité et on arrive dans la très belle Place Saint George à arcades où se dresse l'homonyme église de 1440 aux très beaux vitraux polychromes. 

Parmi les édifices civiles il faut visiter le Petit hôtel de Notar Zullino, le Palais Maggio et le Château du baron. A ne pas manquer le très intéressant pressoir hypogé du XVII siècle.

Chaque année, dans la deuxième moitié d'août, sur la place où se dresse l'Ex Couvent des Augustiniens a lieu le concert final de la manifestation nommée "la Notte della taranta" (la Nuit de la tarentule) où la population des villes du Salento s'échauffe au rythme de la pizzica (bal typique du Salento). La place est si grande qu'elle est en mesure d'accueillir tous les participants à la manifestation qui augmentent chaque année et qui ont déjà rejoint plus de cent mille personnes.

La musique populaire du Salento est l’héritière d’une tradition où les influences culturelles sont devenues des apports “naturels”, résultant des siècles de domination les plus diverses, mais surtout des échanges avec d’autres peuples de la Méditerranée.

Pendant des siècles, cette région a été le carrefour des mondes latin et grec : non seulement Athènes, Rome ou Byzance y ont laissé des traces profondes, mais aussi l’Islam et l’Espagne, ou encore les civilisations nomades. C’est ce mélange complexe d’influences culturelles qui caractérise les chants et les pizziche du groupe Officina Zoé.

Leur répertoire est composé de chants de travail, de chansons d’amour en dialecte et en grec salentin (un ancien dialecte de cette région dérivé du grec ancien), de chants de révolte, et surtout de pizziche de core (du cœur) et pizziche tarantate.

D’origine très ancienne, la pizzica tarantata est traditionnellement liée aux rites de guérison de la piqûre de la tarentule, véritables expériences de transe provoquée par le rythme incessant et obsessionnel des tambourins.

Mais la pizzica c’est aussi la grâce et la sensualité de la chasse amoureuse mise en scène par la pizzica de core, ou le tragique du duel à mort que se livrent deux hommes armés de couteaux dans la pizzica scherma. Ces deux danses dérivent des mêmes rythmes que la pizzica tarantata, dont elles gardent la force libératrice et le charme antique.

Par la percussion obsédante du tambourin, joyeuse mais aussi tragique, les mouvements des mains rapides et incessants, les musiciens se réapproprient des gestes enfouis et oubliés, renouent avec la pratique d’une culture ancestrale.

Il s’agit d’un chemin à rebours, d’un rythme survécu à toute modernisation jusqu’aux racines culturelles et psychiques les plus variées, ’une histoire millénaire, prêtes à dégager leur force restée intacte, mais en même temps renouvelée à chaque expérience.