Salade de Caterina 

Ingrédients

2 bottes de chicorée rouge 

200 g de fromages de brebis frais 

Filets d'anchois 

Olives noires 

Câpres 

Huile d'olive vierge extra 

Vinaigre 
Préparation

Lavez et séchez la chicorée, mettez-la dans un saladier. Ajoutez le fromage de brebis coupé en petits dés, les filets d'anchois émiettés, les olives dénoyautées et les câpres. Salez, poivrez et assaisonnez d'huile et de vinaigre (ou, si vous l'aimez, du vinaigre aromatique de Modène). Vous aurez soin de choisir pour cette recette non pas la trévise à feuilles longues, mais le dénommé radicchio di Chioggia, aux feuilles plus délicates et à la caractéristique forme en boule. La Caterina en question est Catherine de Médicis, dont on parle à propos du  canard à l'orange

 

 

Sns chicorée rouge 

 

 

Catherine de Médicis était une figure féminine d'excellence. Politique au top, sans scrupules, déterminée, capable de démêler admirablement les poisons de la cour de France. Collégienne de quatorze ans, trapue, laide, pâle, aux yeux boules caractéristiques de la famille Médicis, elle était définie avec mépris "grosse boutiquière florentine" lorsqu'elle arriva à Marseille pour épouser le beau contemporain Henri II d'Orléans. Bien que le futur roi de France ait été très déçu de son apparence, il l'a épousée pour la raison d'État, mais pendant dix ans un héritier a été attendu en vain à la cour de France, et plus d'une fois Catherine a risqué d'être renvoyée chez elle. Car ce commerçant, doté d'un appétit vorace, mais aussi de goûts très raffinés, a recouru à la superstition, à la magie et à l'art culinaire pour construire son succès. Grâce aux chefs et pâtissiers qui l'avaient suivie depuis la cour florentine, la reine a influencé les transformations déjà en cours dans la cuisine française brute mais somptueuse, présentant de délicieuses recettes et l'utilisation de couverts comme la fourchette. Pierre de Brantôme dans la "Vie des femmes galantes" décrit les maîtres toscans comme suit : ils savaient très bien comment combiner les délicatesses avec la lubricité et avec ce que la science médicale, et plus, savait. On dit que Catherine considérait de nombreux aliments comme aphrodisiaques. Ils sont entrés dans la liste : chardon, échalote, courgette, céleri, champignons, fèves, oignons, mais les artichauts cuits au vin étaient ses préférés. En effet, dans les deux décennies où elle n'a pas pu concevoir, malgré les moqueries de toute la cour, pour se défendre des influences "stériles", il semble qu'elle ait porté autour du cou un sac contenant des cendres de grenouille et des testicules de porc. Catherine a donné naissance à neuf héritiers, dont trois futurs rois de France et une reine d'Espagne. Régent à la place de son très jeune fils Charles IX, selon ses détracteurs, il dirigeait les affaires de l'État en organisant des banquets aux frais démesurés. Les chroniques de l'époque rapportent un dîner de gala, donné en son honneur par la ville de Paris en 1549. On servait à ce festin des mets qui devaient être divisibles par trois, le nombre parfait de la reine superstitieuse : « 33 chevreuils rôtis, 33 lièvres, 6 cochons, 66 bouillons de poule, 66 faisans, 3 boisseaux de haricots, 3 boisseaux de pois et 12 douzaines d'artichauts.

 

 

 

 

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